lundi 28 août 2017

Les coquelicots de sang - Rose Morvan


Quatrième de couverture

« Si j’ai entrepris d’écrire à partir de maintenant ce journal, c’est pour témoigner de notre difficulté à nous insérer dans ce monde d’hommes, surtout dans le domaine de la médecine où la méfiance à l’égard de notre sexe est tenace. Nos cerveaux, paraît-il, sont inaptes à concevoir la chose médicale. Ce présupposé nous maintient dans l’infériorité intellectuelle et nous enferme dans le gouffre de l’impossible crédibilité. Les plus virulents de nos adversaires y voient une altération, une aberration même de la nature, démontrant de manière tout à fait scientifique l’incompatibilité irréfragable d’être femme et médecin à la fois ! […] 
Certains confrères et mes parents ne comprennent pas mon choix. « C’est trop dur pour une femme ! » Les infirmières y sont bien, elles ! Pourquoi pas moi ? J’ai le cœur bien accroché. J’ai conscience que je devrai m’imposer dans les hôpitaux militaires pour être crédible. Cela m’est égal, j’ai le sang vif et la détermination qui l’accompagne. Je ne laisserai personne me dicter ma conduite. 
C’est ma façon de remplir mon devoir de femme, de citoyenne et de médecin. »

Dans une profession exercée exclusivement par des hommes, elle a réussi à s’imposer et à devenir la meilleure dans sa spécialité.

Dans un début de siècle engoncé dans un carcan moral, social et religieux, elle a assumé qui elle était et ce qu’elle était. 

Dans une société qui ne permettait pas aux femmes de vivre leurs passions amoureuses, elle a vécu les siennes en dépit de tout et de tous.

À une époque marquée par le patriarcat, elle a osé être une femme libre. Tout simplement.

Voici l’histoire du docteur Albertine Régnier, femme exceptionnelle et pourtant méconnue dont l’Histoire n’a pas retenu le nom. Il est temps de lui rendre hommage.


Mon avis

Ce livre est le récit d'une femme médecin et même chirurgien qui a accompagné dans un premier temps Marie Curie sur le front. Le récit débute en février 1918 et va durer 2 ans. Cette femme médecin s’appelle Albertine Régnier.

Ce livre est très bien écrit, dès le premier chapitre on comprend la condition féminine de cette époque, Albertine sera méprisée, jalousée, rejetée, ça ne va pas être simple de se faire accepter par la gente masculine dans le milieu médical mais pas que, après la fin de la guerre, nous continuons à suivre Albertine qui veut soigner les gueules cassées ...

J'ai été horrifiée par tous ces hommes qui arrivent blessés du front, ces chairs à canon ! Alors oui, on connait tous les horreurs de la guerre mais dans cette lecture on ressent intensément leur terreur pour certains, leur lassitude, leurs blessures, leur épuisement, leur désespoir, le sacrifice qui est demandé aux soldats, l'injustice quand des soldats français sont fusillés par les hommes de leur régiment ! et cela ne s'arrange pas à la fin de la guerre enfin pas pour certains comme les gueules cassées.

J'aime la façon d'être d'Albertine, son empathie, dans ce roman elle apporte un peu de beauté, de douceur, elle est empathique et ne le cache pas c'est sans doute plus facile parce que c'est une femme, elle est gentille, attentionnée .... j'aime aussi sa façon de soigner et de prendre soin. Albertine a tellement d'humanité en elle. La présence féminine apporte aux soldats un peu de réconfort, ils se confient plus facilement, elle est tellement compatissante. Et pourtant, elle doit se battre pour prouver ce qu'elle est : un très bon médecin-chirurgien, c'est une femme qui a du caractère et j'aime ça !

Il y a en plus le côté historique de la guerre 14/18 près du chemin des dames, c'est vraiment très intéressant et bien documenté.

J'ai pleuré en lisant ce livre, plusieurs fois ... 

J'avais lu qu'au milieu de toute cette horreur, il y avait une histoire d'amour et je craignais ces passages car les histoires d'amour c'est pas trop mon truc sauf si super bien écrit et celle-ci l'est, elle est une bouffée d'oxygène dans toute cette horreur. 


5 commentaires:

  1. Merci! Je ne connais pas du tout!

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  2. Bonjour Corinne. Ta chronique me donne envie d'emprunter ce roman pour découvrir cette belle personne. Bonne journée !

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  3. J'aime ces histoires de femmes qui ont dépassé les carcans habituels et les clichés. J'imagine que ce devait un très beau roman en effet, il me fait un peu penser à un que j'ai lu il y a très longtemps, je pense que c'était dans la série des Maria Van Damme, mais pas sûre.

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  4. votre critique me donne envie de lire ce livre, merci

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  5. En effet, tu as raison, c'est un livre qui me plairait sûrement: le thème de la condition féminine, le cadre historique de la grande guerre...un roman qui doit être fort et poignant.

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